La première pierre de l'édifice

Ava Redwolf & @Kellan Stuart

Pensivement, j’observais l’homme qui avait rencontré déjà deux fois ma cible cette semaine. En réalité, ma véritable cible était Katherine Pierce. J’avais déjà entendu parler d’elle, que ce soit par les créatures qui avaient commencé à fréquenter l’Enclave (et qui avait fourni une liste de créatures à surveiller à Mystic Falls et dans ses alentours) que grâce au Cercle. Elle avait toujours été une cible prioritaire car le genre de femme à ne pas avoir de remords à utiliser un innocent pour ses plans. Sauf que l’Enclave voulait l’enfermer et le Cercle voulait la tuer. Ces derniers temps, étant devenue plus discrète, elle était devenue moins prioritaire pour l’Enclave, mais cela n’avait rien changé pour le Cercle, quand bien même ma famille avait changé de leader. Alors, sur mon temps libre, je m’étais permise de suivre quelques pistes m’amenant sur une piste plus fraîche de cette Katherine. Et elle était liée à Adèle qui était elle-même liée à cet homme. Sauf que cette dernière était plus difficile à suivre que l’homme, m’amenant donc dans cette situation. Je suivais donc ce dernier sous une rune d’invisibilité, prenant soin de ne me cogner à personne pour éviter une agitation inutile. Je laissais échapper un soupir, je savais que j’allais devoir faire un choix. Soit je m’approchais de l’homme pour l’utiliser dans ma quête de vérité, soit j’abandonnais définitivement cette piste. Mais cette Katherine était si difficile à trouver que je ne pouvais pas me permettre de négliger la piste offerte par cet homme. Je n’aimais pas cela, cela me ferait utiliser un homme qui semblait innocent… Mais je pouvais après tout m’approcher pour m’assurer de son innocence et établir un début de plan. Cela ne ferait de mal à personne que je le rencontre, je suppose. Bien que je ne sois pas la plus douée pour tout ce qui était compétence sociale.

J’observais finalement l’homme rentrer dans le Mystic Grill, sortant visiblement de son cabinet au vu de sa tenue, et je partis dans une ruelle pour enlever ma rune d’invisibilité. Une fois cela fait, je détachais mes cheveux sur ma nuque, m’assurant qu’ils couvrent ma rune du Cercle. Cette dernière était invisible normalement, mais deux précautions valaient mieux qu’une. Par contre, concernant mes autres runes, ces dernières étaient visibles sous les manches longues de ma veste blanche et je n’avais pas honte de les montrer. Je finis par passer la porte et le pallier du Mystic Grill et je fonçais immédiatement les sourcils en voyant que ma cible était embêtée par un groupe de trois hommes qui avaient l’air bourrés. Voilà quelque chose qui m’agaçait, les personnes qui dépassaient leurs limites et finissaient par perdre leurs dignités dans l’alcool. Boire, d’accord, mais perdre le contrôle de ses actes ? Une idée bien idiote. Je laissais à ma cible le temps de se débarrasser de ses pots de colle mais je remarquais rapidement, alors que je commandais un café, que le ton montait pour les personnes bourrés alors que ma cible était toujours calme. En voyant un des hommes tanguer, je devinais rapidement son prochain mouvement. J’avançais rapidement et j’attrapais l’avant-bras de l’homme avant qu’il ne termine son mouvement qui l’aurait amené à donner un coup de poing à ma cible.

« Je pense que vous vous êtes assez ridiculisés, messieurs. »
« Tu te prends pour qui, minus ? »

J’observais calmement l’homme qui faisait deux têtes de plus que moi mais qui tanguait sur ses pieds. Je tournais ensuite son regard vers ses deux copains qui s’étaient tournés vers moi en comprenant enfin que je les interrompais dans leur jeu. Le harcèlement n’avait jamais été quelque chose que je tolérais et cela n’allait pas commencer maintenant. Quand bien même ma cible serait une créature, je ne changerais pas mon attitude. Je tuais, je torturais quand je n’avais vraiment pas le choix, mais je ne harcelais pas. Je faisais les choses proprement, on pouvait le dire ainsi.

« Est-ce que vous allez bien ? »

Non, je ne parle pas aux trois ivrognes, d’ailleurs, je ne doute pas que le barman interviendra bien vite. Sans compter que je sais pouvoir les maîtriser. Même un shadowhunter serait maîtrisable avec autant d’alcool dans le sang alors un homme lambda, sans notre éducation de combat ? Cela serait une formalité, même si cela se mesurait à trois hommes alcoolisés. Je parle plutôt à ma cible, établissant un premier contact de cette façon que je n’aurais pourtant jamais imaginé ainsi. Parce que non, je n’avais pas envoyé ces hommes sur ma cible, j’avais imaginé une rencontre bien plus calme en réalité. Il était malgré tout temps de poser la première pierre de l'édifice, celle qui montrerait la direction que prendrait notre association.

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La première pierre à l'édifice.

Crayon tapotant à rythme régulier sur le bois poli. Un nouveau dossier, une histoire de blanchissement d’argent ayant été découverte. Ton client, un homme plus que fortuné, t’a payé une fortune pour que tu puisses le faire disculper. Tu n’es pas tellement pour toute cette histoire, mais en vue de ce qu’il a pu te raconter, tu veux croire au fait qu’il ne soit pas si mauvais. C’est bien pour cette raison que tu as accepté de prendre son dossier en mains, même si tu ne peux lui promettre entièrement de gagner ce procès. Tu vas tout faire pour, surtout en vue de certaines pièces en mains. Mais en vue des charges retenues contre ton client, le débat ne va pas être forcément facile à mener. Sauf que c’est également pour ça que tu aimes ton métier : pour l’appât du chalenge. Cette adrénaline qui parcourt les veines heure après heure, lors de la préparation du discours, presque monologue, de défense. Reculant ta chaise d’un geste las, tu soupires doucement en étirant tes bras en arrière. Ton dos craque d’être resté autant de temps dans la même position. Un léger coup frappé à ta porte te fait relever le regard, avant que tu ne murmures un bref mais rapide « Entrez ! ». Ce n’est pas la manière la plus polie d’accueillir la personne se trouvant derrière la porte, mais déjà il faut être honnête, tu pensais être seul dans le bâtiment. Une tête blonde apparait dans ton champ de vision. Ta secrétaire. Lui faisant signe d’avancer dans la pièce, tu te demandes ce qu’elle fait encore là. Vu l’heure, elle devrait déjà être dans sa maison, avec son mari et ses enfants, depuis au moins une bonne heure. « Monsieur Stuart ? Vous avez besoin de quelque chose avant que je ne m’en aille ? » Secouant la tête négativement, tu lui souris avant de lui dire qu’elle peut partir. Tournant ton siège, tu regardes ton calendrier. Et c’est ainsi que tu te souviens pourquoi elle est encore là. Demain est un jour de repos pour elle et comme d’ordinaire, elle veut que son bureau soit en ordre, avant de s’absenter. Et il est temps pour toi d’en faire de même. Enfilant ta veste de costume, tu ranges ensuite rapidement tes papiers dans ta sacoche, avant de sortir. Vérifiant que chaque porte est bien fermée, tu mets ensuite l’alarme avant de sortir.

Inspirant calmement l’air frais de la soirée, tu te demandes comment tu vas bien pouvoir occuper ta soirée. Tu irais bien directement jusqu’à chez toi. Mais à quoi bon ? Tu vas encore te morfondre qu’Adèle ne veut plus de toi. Limite tu pourrais être comme ces clichés qu’on voit partout : avachi sur le canapé avec un pot de glace dans les mains. Soupirant, tu t’arrêtes devant la devanture du Mystic Grill. Finalement, un bon petit verre ne te fera pas de mal. Et puis au moins, tu pourras manger sans savoir l’impression d’être tout seul. Poussant la porte, tu vas vers le comptoir. Un bon endroit pour commencer. Commandant un whiskey, tu tournes la tête lorsque ton nom de famille raisonne. Plissant le regard, tu vois un groupe de trois hommes. Deux qui te sont inconnus, mais pas le troisième. Non celui-là, tu l’as déjà vu et pour cause, c’est la partie adversaire sur l’affaire que tu traites. Tu es persuadé que lui aussi, fait partie du blanchissement, même s’il nie tout en bloc depuis le départ. Il t’agresse, te demandant si t’as des preuves contre lui. Comme si tu allais lui répondre. Tu l’ignores, mais tu aurais peut-être mieux fait de répondre. En tout cas, ça t’aurait permis de voir le coup venir. Heureusement, une âme bienveillante semble faire attention à toi. Elle stoppe la main en plein élan. Hochant la tête, tu soupires doucement. « Oui, je vous remercie. » Au même instant, le barman intervient, demandant aux trois hommes de partir. Ce n’est pas trop tôt ! Te tournant vers la brune qui t’a défendu, tu lui souris gentiment. « Je vous offre un verre et un repas pour vous remercier. Et c’est non négociable. » Te tournant vers le barman sans attendre, tu lui demandes si vous pouvez vous installer à une des tables libres. Il te le confirme. Descendant du tabouret, tu fais signe à la brune de te suivre. La laissant s’asseoir en premier par politesse, tu te glisses ensuite face à elle. Puis une idée germe dans ton esprit. Tendant ta main, tu lui souris gentiment. « Au fait, moi, c’est Kellan. »

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